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La nuit dernière, nous avons navigué longtemps à très grande vitesse, et le bateau semble pourtant encore collé à la fin de la dépression précédente. 25-30 nœuds de vent, sous 2 ris et solent (J2). À 25 nœuds de vent, le bateau peut pousser des pointes de vitesse à 22/23/24/25 nœuds, grondant et bondissant dans les vagues, enfournant en de rares occasions, et avalant les milles.

Il n’y avait rien à faire sur le pont, alors j’ai dormi, profitant d’une bonne tranche de sommeil à la table à cartes, emmitouflé dans toutes sorte de vêtements et glissé dans mon sac de couchage isolant à -6 degrés C.

Crevette

Ce matin, le vent est tombé un peu et nous naviguons maintenant sous gennaker fractionné, notre voile réduite efficace pour le près. J’ai fait quelques réparations : resserré le point d’amure du gennaker fractionné ; couvert le taquet coinceur de la drisse de grand-voile au niveau du mât, car j’avais parfois des problèmes avec la drisse principale qui entrait dans le taquet, empêchant d’affaler la voile ; remplacer le compteur magnétique sur la colonne de winch par un compteur de rechange.

La ligne démarquant la Zone d’exclusion antarctique remonte Est-Nord-est après les îles Kerguelen. Nous sommes maintenant dans ces parages. Il y a un segment Est-Ouest quasiment droit au sud du cap Leeuwin, la pointe sud-ouest de l’Australie. Le Centre opérationnel australien de recherche et sauvetage en mer a vivement insisté sur ce segment. Traditionnellement, les Australiens se sont chargés du sauvetage de plusieurs skippers engagés dans le Vendée Globe ou le BOC Challenge/Around Alone/5 Oceans au fil des années, et le rayon d’action de leur matériel a bien entendu des limites. Donc ils veulent que la flotte reste à leur portée en passant au sud de Perth.

Nous avons une autre dépression dans notre sillage et les prévisions indiquent que nous toucherons un vent de 30 nœuds probablement, donc loin des 50 nœuds que nous venons d’avoir. Nous naviguons actuellement entre les deux dépressions et j’espère pouvoir rester dans cette position jusqu’à ce que nous atteignons le tronçon droit de la ZAE, qui est un peu plus loin au nord, et peut-être avec un peu moins de vent. Il semble également que l’intensité de cette dépression tendra à diminuer à mesure qu’elle se déplace vers l’est. Il est donc dans notre intérêt de gagner l’est aussi rapidement que possible.

Je suis désolé d’avoir appris le démâtage de Stéphane Le Diraison. Son bateau est l’ancien Hugo Boss du Vendée Globe 2008 qui était entré en collision avec un chalutier 3 semaines avant le départ. Je ne sais pas si cet accident a un rapport, mais toujours est-il que le mât avait été cassé et des charpentiers experts l’avaient réparé par éclissage, à l’époque. Nous ne savons pas où ni pourquoi le mât s’est cassé. Mais il est évident que les équipes n’ont pas toutes des budgets illimités leur permettant de remplacer tout ce qui peut sembler suspect. Elles font ce qu’elles peuvent avec les moyens disponibles, partent en mer, se lancent dans la course et vivent leurs rêves.

Position
45° 22′ S x 96° 30′ E
Cap
057° vrai
Vitesse
14,1 nœuds
Vitesse du vent réel
17,5 nœuds
Direction du vent réel
302°
Voilure
2 ris dans la grand-voile, gennaker fractionné
Température de l’air
60° F / 16° C cockpit et cabine
Température de la mer
48,4° F / 9,1 °C

Tours de manivelle sur colonne de winch (par jour) Ampères-heures : Alternateur (total) Ampères-heures : Solaire (total) Ampères-heures : Hydrogénérateur (total) Ampères-heures : Éolienne (total)
2 603 484 10 824 1 560