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Sy Montgomery,

Auteur

sychicks08-smJ’ai été renvoyé chez moi dès ma première journée à la maternelle. J’avais mordu un de mes petits camarades qui s’amusait à arracher les pattes d’un insecte.

Je mords tout de même moins maintenant. Je préfère m’adonner à l’écriture de livres – pour les enfants et les adultes – et d’articles pour des magazines, des journaux et Internet, de même parfois que pour la radio et la télévision. Si j’ai affiné ma technique, mes efforts continuent de viser le même but que cette morsure infligée à la maternelle pour la bonne cause : protéger, défendre et célébrer les créatures de notre sublime planète verte.

Avant d’apprendre à lire, je voulais devenir vétérinaire. Je continue de penser que c’est un formidable métier. Mais j’ai alors demandé à mon père, un jour, dont j’avais remarqué à quel point il était absorbé par la lecture de son journal, de m’aider à déchiffrer des articles sur les animaux. Les informations qui y étaient contenues étaient terrifiantes ! Les éléphants, les aigles et les baleines étaient en voie d’extinction : la pollution, la surpopulation et l’avidité des êtres humains en étaient la cause. Il fallait que j’agisse. Je suis donc devenu écrivain. J’avais le sentiment de pouvoir faire comprendre aux gens ce qui était en jeu – l’existence précieuse de créatures incroyables dotées de pouvoirs dont il nous était seulement donné de rêver –, pour qu’ils fassent en sorte de renverser la situation.

Mon travail m’a permis de me rendre dans les endroits les plus spectaculaires de la Terre. J’ai été déshabillé, avec habileté, à Bornéo, par un orang-outan. J’ai tenu des tarentules dans ma main en Guyane française. J’ai parcouru la forêt humide de Papouasie-Nouvelle Guinée, où j’ai participé à la pose de colliers émetteurs sur trois kangourous. J’ai campé dans les montagnes de l’Altaï du désert de Gobi, en Mongolie, à la recherche de léopards des neiges. J’ai communié avec des pieuvres, lors d’une plongée, et entretenu une relation étroite et personnelle (dans une cage), avec des Grands blancs. J’ai écrit plus de 20 livres pour adultes (dont THE SOUL OF AN OCTOPUS, BIRDOLOGY et THE GOOD GOOD PIG) et pour les enfants (dont QUEST FOR THE TREE KANGAROO, KAKAPO RESCUE et THE GREAT WHITE SHARK SCIENTIST, publié l’été dernier).

Partout où je vais, je rencontre des enseignants incroyables qui m’aident à faire passer mon message auprès de mes lecteurs. Mais je rencontre aussi des scientifiques, des shamans, et des navigateurs. Le plus souvent, cependant, ce sont des animaux, comme les dauphins roses de rivière d’Amazonie et les émeus de l’arrière-pays australien. Des poules de ma basse-cour aux 18 000 serpents avec lesquels j’ai travaillé dans une fosse à Manitoba, au Canada, j’ai eu le bonheur de trouver, partout, sagesse et courage, force et beauté, de quoi inspirer une fascination et un amour de la nature, ainsi qu’un respect et une affection pour les créatures avec lesquelles nous partageons la planète, toujours plus profonds. Après tout, les animaux tiennent à la vie autant que nous. Leur présence à la surface de la Terre nous procure inspiration et émerveillement, renforce notre aptitude à la compassion, et nous permet de réaliser que notre monde est un tout.

J’aime écrire pour les adultes, et apprécie tout particulièrement la souplesse et la profondeur que me procurent l’écriture d’ouvrages de 250 pages ou plus. Mais c’est pour les enfants qu’il importe tout particulièrement d’écrire. Les enfants ne sont pas les dirigeants de demain mais d’aujourd’hui. Les enfants n’ont peut-être pas la possibilité de voter ou de gérer d’immenses sommes d’argent, mais ils peuvent exercer une influence considérable sur d’importantes décisions prises chez eux, dont dépendent les animaux et leurs habitats. J’ai entendu des éducateurs affirmer, à propos des enfants, qu’ils étaient la source d’information LA PLUS IMPORTANTE de leurs parents sur l’environnement – plus importante que la radio, la télévision, la presse ou Internet.

Et les enfants ne croient pas à ce mensonge selon lequel le sort des être humains est plus important que celui des animaux. Ils n’ont pas encore été gagnés par la croyance dans le caractère primordial de l’argent, du statut, etc. Les enfants savent de manière innée que le monde réel – celui dans lequel nous puisons joie, inspiration et paix – n’est autre que le monde délicieux, vert et vivant qui nous entoure.

Ils sont doués du courage et de l’imagination nécessaires pour entrevoir une solution aux désastres face auxquels un adulte n’a qu’une envie : abandonner. Le fait est que les animaux sont TOUJOURS menacés par les mêmes forces contre lesquelles les journaux nous mettaient en garde quand j’étais enfant : la pollution (en particulier celle, aujourd’hui, à l’origine du dérèglement climatique mondial), la surpopulation et l’avidité des êtres humains. Le fait est également qu’il y aura toujours des enfants pour penser qu’arracher les pattes d’un insecte peut être amusant. Alors oui, parfois, j’ai encore envie de les mordre. Un bon livre, pourtant, suffit souvent à faire changer d’avis y compris ces enfants.