Chère Alexandra, j’ai appris, sur tant d’années et de miles en mer, si l’on n’intervient pas immédiatement, si l’on est réveillé, pendant son sommeil, par un mouvement ou par un bruit du bateau (le gite cesse ou s’accentue, les voiles se mettent à claquer, etc.), qu’un dégât est susceptible de se produire, ou que le problème risque de devenir incontrôlable et la situation de s’aggraver sérieusement. Quand le bateau vous appelle, donc, vous devez y aller.
Cela dit, il est incroyablement fatiguant de ne pas beaucoup dormir, et les capacités de réflexion et de prise de décisions s’en ressentent. Le sommeil n’est pas une chose dont on puisse se dire : bof, je m’en passerai. J’ai raconté comment je m’étais endormi pendant un rapport audio, en pleine conversation avec notre expert le capitaine Murray Lister, sur Skype et, à la table des cartes, pendant que je mangeais un morceau de pain. Mais il y a aussi la fois, que je n’ai pas racontée – vous en avez la primeur ! –, où je me suis endormi debout sur le pont avant ! C’était vraiment dangereux, mais je me suis réveillé avant de tomber, et je suis immédiatement retourné dans le cockpit.
J’ai eu une longue conversation avec notre expert, le Dr. Brien Barnewolt, sur la nutrition et le sommeil. Il m’a spécifiquement recommandé de stabiliser le bateau de manière à en réduire le mouvement, afin que je puisse dormir 90 minutes, y compris si cela impliquait de perdre quelques miles. J’ai essayé alors que nous nous trouvions sous solent et grand-voile haute. J’ai abattu de quelques degrés afin de réduire le gite. J’ai pu en effet, grâce à ça, dormir environ une heure.
Question envoyée par Alexandra, West Newbury, Massachusetts, États-Unis