Cher Peter, je n’ai encore jamais été trempé au point que l’eau traverse mes vêtements, et ce essentiellement grâce à la qualité de mes vêtements pour le mauvais temps (Musto), mais aussi parce qu’un grand nombre de nos manœuvres sont effectuées depuis l’intérieur du rouf, au-dessus du cockpit. Il nous arrive de remplir le cockpit, bien entendu, mais cela n’a été le cas qu’une fois, lors d’une bourrasque à 48 nœuds, avec le gennaker fractionné. Le bateau s’était transformé en sous-marin, et avait effectué une pointe à 30,9 nœuds. C’était totalement accidentel. Nous avions perdu tout contrôle. Il y a eu plus d’eau dans le cockpit et sous le rouf, lors de cet épisode, que sous les chutes de Niagara.
Il m’arrive d’avoir le corps complètement trempé, toutefois, mais uniquement de sueur, lors des manœuvres. Le pilotage de ce bateau est un défi physique monstrueux : 160 pénibles tours de winch pour la prise d’un ris, et plus encore ensuite pour le réglage de la voile et pour les points de ris et la chute. Le ferlage du gennaker vous oblige à user du maximum de tout ce que vous avez en vous, pendant 50 tours de winch au maximum de puissance et de charge. C’est un sprint absolument épuisant, idéal pour déclencher de l’asthme, à votre maximum de puissance. Les couches de vêtements au contact de la peau sont hyper importantes, et je trouve le Patagonia Capilene d’il y a 20 ans, en tous cas pour moi, plus performant que les produits actuels.
Par chance, j’ai conservé cet équipement, et en particulier les vêtements chauds d’expédition. Je dispose en outre de deux sacs de couchage pour des températures de zéro et de moins six degrés centigrades respectivement. J’utilise actuellement le deuxième. Il est chaud et confortable, et me permet de dormir.
Question envoyée par Peter Lake, Marblehead, Massachusetts, États-Unis