On se sent si petit, en mer, la nuit, sous un ciel étoilé, face à l’immensité de l’univers. Il est impossible de décrire nos dimensions relatives. Nous pouvons juste affirmer que nous sommes minuscules.
Lors d’une tempête en mer, de la même manière, la force du vent et la violence des énormes vagues sont immédiatement ressenties par le bateau et par le navigateur. Ce n’est possible, pourtant, qu’avec ce qui se trouve dans notre voisinage immédiat, dans notre champ de perception.
Par conséquent quand vous regardez la carte, que vous voyez que nous avons navigué pendant 10 jours depuis la Nouvelle-Zélande, et que dix jours de navigation supplémentaires seront nécessaires jusqu’au cap Horn, comment appréhendez-vous, et comprenez-vous cette immensité de l’océan Pacifique ? En êtes-vous capable ? Dans la tempête que nous venons d’essuyer, réalisez-vous que celle-ci s’étendait sur des centaines de kilomètres ? Avec les mêmes forces, du vent et des vagues, pour chacune de ses petites parcelles, que celles qui nous ont affectés ?
Cette immensité dépasse l’entendement. Pourtant non seulement je dois la comprendre, mais je dois la respecter. Et c’est peut-être ce que nous pouvons faire de mieux pour tout ce qui concerne la nature. Nous devons la respecter, pour défendre les minuscules entités physiques que nous sommes face à son immensité, et l’admirer. Nous pouvons considérer qu’une telle puissance et une telle force existaient bien avant nous et, en un sens, que nous sommes des intrus ou, à tout le moins, les voisins les plus récents.
La puissance d’un tremblement de terre ou les immenses quantités d’eau s’écoulant le long des grands fleuves du monde, les glaciers gigantesques, véritables fleuves de glace, l’incommensurable masse des océans… N’avons-nous pas de la chance de pouvoir observer ces forces phénoménales et exister à leurs côtés ?