On me pose souvent la question de savoir si je ne me sens pas à l’étroit, dans un si petit bateau. Ce à quoi je réponds toujours : « absolument pas » ! Car dans quel autre endroit peut-on vivre, chaque jour, toute la journée, avec une vue à 360 degrés sur l’horizon, et le dôme hémisphérique du ciel au-dessus de la tête ?
Nous nous retrouvons, en pleine nature, de cette manière, dans le monde et dans le même espace que d’autres créatures. Nous avons retrouvé, à bord, de petites crevettes, des calamars et des poissons volants, de même que ce qui m’a semblé être une galère portugaise. Des bandes de dauphins nous ont escortés.
Nous avons également pu observer, dans le ciel, des pétrels, des sternes et le gigantesque albatros, un oiseau qui ne bat quasiment jamais des ailes, mais se laisse glisser sur le vent et porter, au-dessus des vagues, par ses courants ascendants et descendants. Plus une myriades d’autres oiseaux que je ne saurais identifier, ne possédant pas les connaissances requises.
Ce monde est l’environnement naturel de toutes ces créatures, et non le mien. Je suis l’intrus – ou l’hôte. Nous devons bien entendu le respecter, en ne le polluant pas, mais nous devons également apprécier sa diversité et les incroyables exploits de ces créatures, dont je suis incapable ! Elles sont fascinantes ! Comment l’albatros a-t-il appris à voler ainsi ? Et le poisson volant, à utiliser ses nageoires comme des ailes, sur plus de cent mètre parfois, pour échapper à ses prédateurs ?
Donc non, je ne me sens pas à l’étroit. Mais suis conscient, au contraire, du privilège d’être ici et de pouvoir admirer tout cela.