En mer, nous voyons de grandes étendues de l’océan, et donc de la planète. Parfois au cours d’un long voyage océanique, nous nous rapprochons des côtes, mais nous sommes le plus souvent à des centaines de milles au large de toute terre. Dans les deux cas, j’aime penser aux populations, aux lieux, aux cultures, juste au-delà de l’horizon !
Dans ce voyage, nous sommes passés près du Cap Finisterre et j’ai pu voir les lumières des villes espagnoles. Lors de notre voyage de Hong Kong à New York en 2003, nous sommes passés entre les îles indonésiennes de Java et Sumatra, et je pouvais percevoir les senteurs épicées de Sumatra. Au cours de notre voyage San Francisco – Boston en 1993, nous avons vu les lumières de Recife, au Brésil, en naviguant au large de cette ville, et plus tard nous avons été couverts de la poussière portée par le vent depuis le Sahara distant de deux mille kilomètres. Il s’agissait de liens directs avec la terre.
Cependant, s’il n’y a pas de lien direct, il faut recourir à sa propre imagination. Qui sont ces gens, là, tout près ? Quelle langue parlent-ils ? Quelle est leur religion ? À quoi ressemblent leur culture, leur art, leur littérature et leur musique ? Comment est la géographie, la topographie, qu’en est-il de la politique et du gouvernement ?
C’est une curiosité simple et amicale à l’égard de nos voisins sur la planète. Ils sont probablement plus semblables à nous que différents. Il est probable qu’ils souhaitent aussi vivre une existence paisible, une bonne santé pour leur famille, avoir suffisamment de quoi manger, un logement sûr, et un meilleur avenir pour leurs enfants que celui qui leur est destiné.
Tout comme une belle nuit étoilée incite à imaginer sa propre place dans l’univers, cette rêverie de marin au sujet des gens et des choses qui se trouvent juste au-delà de l’horizon nous aide à réfléchir sur notre rôle et notre place sur la planète Terre.