Nous avons de belles conditions, aujourd’hui, en mer. Nous nous trouvons à 300 milles à l’est de Recife, au Brésil. Le ciel est bleu et parsemé de nuages blancs floconneux, et la mer, à part quelques vagues, par endroits, coiffées d’un peu de mousse, est d’un bleu profond qui scintille au soleil. L’océan a-t-il l’air pollué ? Non, il est magnifique.
Mais le fait qu’il n’ait pas l’air pollué ne signifie pas qu’il ne l’est pas. Je ne vois qu’une traînée étroite, de chaque côté du bateau, et seulement le jour et quand je suis sur le pont. Nous devrons poser la question à un expert pour y répondre correctement. Si nous devions acheter une maison, nous consulterions un professionnel de l’immobilier et, si nous étions malades, un médecin. Nous avons besoin de scientifiques formés s’appuyant sur des données objectives, et spécialistes des questions environnementales, pour nous guider, à partir de leurs recherches, et non pas uniquement de leur opinion.
Qu’en disent, donc, les experts ? Que les océans sont pollués, et qu’ils le sont de plus en plus. Existe-t-il un grand « vortex de déchets », dans l’océan atlantique, si dense que l’on pourrait marcher dessus ? Non, pas de la manière dont les médias le décrivent. Mais il existe effectivement une vaste zone de haute concentration de minuscules déchets plastiques issus des rejets provoqués par l’activité humaine, entraînés par les courants océaniques.
Les plastiques sont un problème dans la mesure où ils se retrouvent dans la chaîne alimentaire des poissons, dont nous avons besoin comme source de protéines. La pollution des côtes par le pétrole entraîne la contamination des zones humides. La pollution des fleuves et des cours d’eau par les produits chimiques, celle des nappes phréatiques et des poissons destinés à la pêche.
L’étendue et les caractéristiques de ces phénomènes, pour concevoir des solutions, doivent être analysés. Nous avons besoin que des recherches soient conduites sur la base de données objectives, par des scientifiques compétents, capables de les interpréter, et auxquels le public profane doit pouvoir s’en remettre.