Je n’ai jamais rien voulu faire d’autre qu’étudier l’espace. J’ai grandi dans une région d’extraction de l’anthracite, dans l’est de la Pennsylvanie, où il n’était pas possible de s’initier à la science à travers des activités qu’auraient proposé des scientifiques ou un établissement d’enseignement supérieur. Mais le fait de vivre dans cette région n’a pas présenté que des inconvénients, car la nuit le ciel était noir, et c’est ce dont j’avais vraiment le plus besoin. À l’école primaire et au collège, je me procurais des livres, à la bibliothèque, dans lesquels j’ai appris, par moi-même, l’astronomie, la physique et l’optique. Avec l’aide de mon grand-père, un homme particulièrement intelligent qui avait quitté l’école alors qu’il n’était qu’en huitième pour aller travailler à la mine, afin de soutenir sa famille, je me suis acheté des télescopes pour observer le ciel. J’y passais des heures entières, apprenant la position de toutes les étoiles qui scintillaient dans le ciel, ainsi que celle des principales galaxies et nébuleuses. J’ai observé toutes les planètes, sauf Pluto (qui était une planète noire à l’époque).
J’ai intégré l’université de Pennsylvanie, où j’ai étudié l’astronomie et la géologie, puis la Brown University, où j’ai décroché ma maîtrise et mon doctorat de géophysique planétaire. J’ai travaillé au NASA Goddard Space Flight Center, après mes études, où j’ai participé à des missions de robotique pour Mars et pour la Lune. Mais j’avais envie de travailler avec des étudiants, alors je suis devenu professeur à l’université Johns Hopkins, puis au Massachusetts Institute of Technology. L’extraordinaire opportunité m’a été offerte de travailler sur de nombreuses missions spatiales avec de fabuleux collègues et étudiants d’universités, de centres de la NASA et de l’industrie. J’ai travaillé dur, mais mon gagne-pain consistait à explorer le système solaire, donc comment aurais-je pu rêver mieux ? Imaginez que votre hobby devienne votre travail. C’est mon cas.