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Nous sommes restés un peu à l’avant des vents les plus forts de la deuxième dépression, coincés contre le système antarctique. Le vent est retombé au fur et à mesure que la dépression a glissé vers le Sud-Est. Le groupe, devant, qui avait déjà atteint le système anticyclonique, et avait été empêché, par la Zone d’exclusion antarctique, de trouver de meilleurs vents, ralentissait.

Nous avons eu de la chance, au cours des dernières 24 heures, de conserver du vent, et d’avoir pu gagner de nombreux miles sur le groupe, apportant fondamentalement le vent à lui. Nous ne rattraperons et ne doublerons probablement personne, bien que nous nous trouvions à 20 miles d’Alan, car le groupe repartira une fois le vent que nous amenons lui sera parvenu.

Il n’en reste pas moins appréciable de se rapprocher d’eux. Le fait que l’on soit tour à tour bénéficiaire et victime des changements de vent constitue l’un des aspects de la navigation. Les trois bateaux devant sont victimes à la fois du fait que nous les rattrapions et du fait qu’Éric Bellion, qui était juste devant, alors que le système anticyclonique se rapprochait, s’échappe en queue de la dépression précédente.

Nous avons franchi, hier, le point de mi-parcours entre la Nouvelle-Zélande et le cap Horn, un important jalon. Le prochain jalon sera l’entrée dans le créneau horaire de la Californie. Il sera moins important, mais il me procure le sentiment que nous nous rapprochons de chez nous. L’horloge du bateau est maintenant réglée sur ce créneau horaire.

Ma ville natale de Boston se situant à peu près à la même longitude que le cap Horn, nous pouvons également jauger notre progression sur la base des créneaux horaires de cette zone. Nous nous dirigeons aussi rapidement et sûrement que possible vers ce créneau horaire, cette longitude, où nous franchirons le cap Horn et ferons route vers le Nord.

Position
53° 30’S x 135° 05’O