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Les 36 dernières heures ont été incroyables ! Nous sommes arrivés au Great American IV dans le noir, ayant décidé de partir très tôt pour éviter les embouteillages, et nous avons téléchargé un fichier météo pour l’analyse de notre itinéraire. Puis nos amis sont arrivés, et l’émotion a commencé à nous submerger. Après d’innombrables embrassades et poignées de mains, à 9H54, notre créneau horaire pour le départ, nous sommes partis et avons commencé à descendre le canal. Une foule estimée à 300 000 personnes était amassée tout le long pour acclamer et souhaiter bonne chance à chacun des skippers.

Combien de larmes ont accompagné la flotte ? Une grande quantité, c’est certain. Et puis, soudainement, vous vous trouvez à devoir faire faire le tout du monde à un bateau monstre, seul. Pas une mince affaire, tout comme le démarrage de la course, avec 28 autres monocoques de 60 pieds open dans en un espace confiné. Nous avons mis les voiles, notre équipe s’entassant dans des pneumatiques. Plus que 15 minutes, et me voilà seul…

Après le départ, nous avons navigué toute la nuit. Le vent s’est progressivement renforcé, puis a commencé à souffler en rafales, passant de 15 à 20-25 nœuds, retombant à cinq nœuds, puis soufflant de nouveau à 30-35 nœuds. Il a fallu changer de voile, dans en l’obscurité : génois à solent et à trinquette, puis grand-voile à un ris, puis deux ris.

Dans la matinée, lorsque le vent s’est calmé, j’ai de nouveau hissé la grand-voile jusqu’à l’extrémité du mât (320 puissants coups de manivelle, puis j’ai remarqué que le raccord d’une latte, au niveau du chariot du rail, s’était détaché). Je me suis rapidement entretenu avec Joff par téléphone Iridium, qui m’a confirmé que je disposais d’une pièce de rechange et d’une procédure. J’ai grimpé au mât, sur quelques mètres, puis suis monté sur la voile afin d’ôter un bout du rail (et huit boulons). J’ai ainsi pu enlever et remplacer le chariot défectueux. Le raccord a été rétabli (ce qui n’a pas été simple avec le guindant de la grand-voile), mais nous avons fini par y arriver, et nous avons pu repartir. Mais malheureusement, notre petit groupe de bateaux de la nuit dernière, que je pouvais voir grâce à leurs lumières, ainsi que sur le SIA, était désormais hors de vue.

Nous avons repris notre cap, nous avançons à une vitesse de 12 nœuds, en direction du cap Finistère, où une zone de régulation du trafic des navires restreint nos déplacements. Nous devrons bientôt décider si nous passons par l’intérieur (ce qui serait plus court, mais avec davantage de bateaux de pêche à éviter), ou par l’extérieur (un itinéraire plus long mais moins encombré).

Nous vous en dirons plus demain !

Tours de winch
(quotidien)
Ampère-heures : Alternateur
(total)
Ampère-heures : Solaire
(total)
Ampère-heures : Hydraulique
(total)
Ampère-heures : Vent
(total)
1015 0 0 30 60