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Nous nous trouvons à environ 900 miles à l’est-nord-est de Buenos Aires, et nous progressons lentement vers le Nord. Nous nous sommes de nouveau fait piéger par une importante dépression. Nous continuons de subir les 35 nœuds, au près, des vents de l’Atlantique Sud. Nous sommes parvenus à nous diriger vers le centre de la dépression, la nuit dernière, pour subir moins de vent et faire en sorte de nous rapprocher un peu de sa bordure intérieure. Nous espérons, au fur et à mesure que la dépression diminuera, que nous ne serons pas rattrapés par les vents très légers de son centre. Nous souhaiterions toucher les vents de 25 nœuds et nous en servir pour traverser la dépression et en sortir. Celle-ci devrait se dissiper, semble-t-il, dans les 24-36, peut-être 48 heures.

C’était un peu pathétique, la nuit dernière, cette manière de fuir, en quelque sorte. Mais nous naviguions au près dans une mer de plus en plus agitée, et le bateau subissait de tels assauts de la houle. Notre objectif, qui était avant tout de protéger le bateau, a été atteint. Les mouvements du bateau étaient si violents, que l’objectif était aussi de ne pas se blesser. Si vous manquez une seule prise, dans le cockpit ou dans la cabine, vous pouvez facilement vous faire éjecter, la tête la première, de l’autre côté de la cabine. C’était notre objectif, et nous l’avons réalisé.

Quelques nouveaux bruits sont apparus ici et là. J’ai appris à reconnaître ces bruits. Le bruit à l’arrière est celui de la cambuse : il se produit lorsque le vérin hydraulique qui commande le pilote automatique commence à bouger sur son dispositif de pivotement, qu’il faut alors resserrer avec une clé. Un quart de tour d’une petite vis de blocage suffit pour faire cesser le bruit.

Nous faisons route vers le Nord-Est, nous avons environ 10-12 nœuds de vent. Nous filons 10, 11 nœuds, avec un ris dans la grand-voile et sous solent. Nous nous dirigeons vers des vents plus forts, que nous atteindrons d’ici huit à 10 heures. Nous diminuerons peut-être de nouveau la voilure à un ris, voire à la grand-voile. Nous verrons bien. Mais une fois que nous serons parvenus, espérons-le, à nous sortir du système, nous aurons une assez longue distance à parcourir avant de virer de bord vers le Nord.

Les bateaux, devant, sont à l’extérieur de ce système. Il semble qu’ils s’en soient rapprochés pour toucher un peu plus de vent, et qu’ils aient réalisés, ensuite, ce qui se trouvait en son centre, ou comment était la mer, puis qu’ils s’en soient de nouveau écartés.

Deux ou trois bateaux derrière nous, par ailleurs, se rapprochent, dont ceux de Didac Costa et de Romain Attanasio. Un peu comme Alex Thomson, qui est arrivé à rattraper un grand nombre de miles sur Armel Le Cléac’h, le long de cette côte. C’est une longue, longue côte compliquée et déconcertante, du cap à Recife, dans le coin nord-est du Brésil, où se succèdent zones de tempêtes et de vents légers. Nous avons remonté à peu près la moitié de celle-ci, et poursuivons nos efforts.

Position
31° 58’S x 40° 16’O
Cap
54° vrai
Vitesse
10,3 nœuds
Carnet de bord
23 013 mn
Vitesse du vent réel
10 nœuds
Direction du vent réel
319°
Voilure (cliquez pour accéder au diagramme)
Grand-voile (1 ris) plus solent
Température de l’air
74° F / 23,3° C
Température de la mer
75° F / 23,8° C

Tours de manivelle sur colonne de winch (par jour) Ampères-heures : Alternateur (total) Ampères-heures : Solaire (total) Ampères-heures : Hydrogénérateur (total) Ampères-heures : Éolienne (total)
5197 1721 20 237 3064