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Après avoir bataillé trois heures, hier, pour réparer le petit tube à l’intérieur du boîtier de la pompe du générateur hydraulique, et pour stabiliser le bateau dans le système de haute pression, avec la grande voile et le génois, j’ai décidé de m’autoriser plusieurs siestes pendant la nuit. J’ai réglé la minuterie numérique Presto à 30 minutes au lieu des 20 minutes que je m’étais octroyées jusqu’alors. Vous pouvez voir le temps supplémentaire dans le tableau : près de 6 heures et 30 minute de sieste !

Après avoir réparé le générateur hydraulique, je l’ai utilisé en mode manuel toute la nuit. Il a très bien fonctionné jusqu’à ce matin, quand j’ai de nouveau entendu un bruit roque, peut-être une cavitation à cause de la vitesse excessive du bateau. La cavitation est le fait, pour une hélice, de ne pas former un arc parfait dans l’eau. L’eau ne glisse plus correctement entre les lames et commence à créer d’importantes turbulences. La cavitation se détecte aisément, grâce au bruit. Dans une scène du film À la poursuite d’octobre rouge, un membre de l’équipage d’un sous-marin s’exclame : « Capitaine ! Nous cavitons, il va nous entendre ! » Nous n’avons pas encore vérifié si le générateur hydraulique cavitait toujours, car le réglage automatique du pas de l’hélice (de nature à empêcher la cavitation) n’est pour l’instant pas fiable.

Nous recevons des informations sur la position de la flotte cinq fois par jour. Il est intéressant de voir où les uns et les autres se trouvent. Nous sommes dans le troisième groupe arrière. Nous avons pris un peu de retard le deuxième jour, dans la matinée, à cause du remplacement de chariot. Ça a pris plusieurs heures, et pendant tout ce temps, la grand-voile a faseyé (elle battait au vent et ne tirait pas du tout). Nandor Fa de Spirit of Hungary et Roman Attanasio nous ont distancés. Nous les avons perdus de vue.

Nandor est quelqu’un d’intéressant, et nous avons beaucoup sympathisé. La Hongrie n’est pas un grand pays pour la voile, et pourtant il a participé au premier Vendée Globe, qu’il a terminé en cinquième position, je crois. Il en a effectué un autre, mais il a dû abandonner. Il est de retour, avec un bateau qu’il a conçu et construit lui-même. Je trouve ça épatant. C’est quelqu’un de sympathique, et de modeste en plus.

Le vent est passé derrière nous, et nous avons déployé la plus grande voile dont nous disposions, ce matin, le gennaker de tête de mât (d’une surface de 370 mètres carrés).

Tiens, je viens de vivre l’un de ces moments où je m’endors en tapant, très étrange…

Position:
34° 15’N x 16° 15’W, 90 nm nord de Madère.

Vent / Plan de voilure :
Vent de nord-ouest de 9 nœuds, vitesse de bateau de 9 nœuds, grand-voile haute plus gennaker de tête de mât, progression à 215° en direction de l’ouest de Madère.

Météo :
Baromètre à 1032 millibars. Température de 73°F / 22,8°C

Tours de winch
(quotidien)
Ampère-heures : Alternateur
(total)
Ampère-heures : Solaire
(total)
Ampère-heures : Hydraulique
(total)
Ampère-heures : Vent
(total)
1193 596 32 308 396