Nous mettons donc le cap vers le nord.

La faible dépression ayant changé la direction du vent, nous avons empanné vers le nord-est. Il fallait le faire non seulement à cause de cette dépression, mais aussi parce que deux dépressions plus fortes formées en Nouvelle-Zélande vont arriver la semaine prochaine. Après avoir soigneusement étudié les cartes, nous avons décidé d’essayer de remonter suffisamment au nord pour éviter de toucher les vents très violents prévus.

Nous avons navigué un temps vers le nord-est et une nouvelle saute de vent vient de se produire, donc nous avons encore changé d’amure, pour essayer de bénéficier d’un vent plus fort. Nous venons de passer au large des îles Antipodes, quasiment le point opposé de Greenwich sur la planète, et mettons le cap sur les îles Bounty, mais nous ne remonterons pas jusque-là. Nous n’allons pas échapper au gros temps. Nous espérons éviter de toucher les vents violents créés par cette dépression active.

L’océan Indien est réputé dangereux. Mais le Pacifique peut aussi être le théâtre de tempêtes épouvantables. Je suis plutôt anxieux de celle qui se prépare. Je le sens dans ma poitrine. Bien que je prenne mes médicaments pour l’asthme, et que mon débit expiratoire de pointe soit satisfaisant, le stress joue un rôle déclencheur et j’ai une sensation d’oppression.

J’ai relu les notes que j’avais prises lors des stages avec Jean-Yves Bernot en 2008 et 2016. En 2008 nous avions les portes des glaces et en 2016, il y a la Zone d’exclusion antarctique. Au lieu de pouvoir choisir de nous échapper par le nord ou par le sud, la ZEA élimine maintenant l’option sud. Nous mettons donc le cap vers le nord.

Position
49° 43′ S x 175° 12′ E
Cap
047° vrai
Vitesse
16,4
Distance parcourue
15 649
Vitesse du vent réel
24 nœuds
Direction du vent réel
259°
Voilure (cliquez pour le schéma du plan de voilure)
Grand-voile (2 ris), petit gennaker, trinquette
Température de la mer
52 °F / 11,1 °C