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Cher Suer, Oui ! Au cours de cette première nuit, le vent pouvait passer de 15 à 25 nœuds en quelques minutes, puis retomber à 8 nœuds, et souffler de nouveau à 25 nœuds. Nous avons même vu 34 nœuds, suivis par 8 nœuds. Le tout parfois en l’espace d’une demie heure. Le résultat est que vous vous retrouvez avec trop de voilure, et que vous essayez désespérément d’en affaler une partie, ou que vous n’en avez pas assez, et que vous vous efforcez d’en hisser pour augmenter la vitesse. Lorsqu’une bourrasque se produit, et lorsque le bateau décolle comme une fusée alors qu’il est chargé au maximum, le risque est que quelque-chose ne se brise. Le bateau se soulevait dangereusement, et l’eau affluait de tous les côtés, envahissant le cockpit. Il faisait noir comme dans une cave à l’extérieur, et je me disais que j’avais incroyablement peur, dès que nous atteignions de telles vitesses, alors que certains des plus grands skippers de la course étaient capables de supporter la peur et l’angoisse pendant de longues périodes. Mais je n’ai pas cette capacité, et je ne sais pas comment ils font. Toujours est-il qu’il ont droit à tout mon respect et à toute mon admiration.

Question soumise par Suer, Rocky Hill, États-Unis