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Quelle fut la dernière décision difficile que vous avez eu à prendre ? Les décisions que nous avons à prendre au quotidien sont souvent des décisions faciles, et ne sont en tous cas pas une affaire de vie et de mort. Les décisions, dans d’autres circonstances, peuvent être très difficiles, et l’existence peut s’en trouver modifiée. L’adoption de décisions difficiles peut être étalée sur plusieurs étapes qui en favoriseront le résultat positif. La question doit être posée de savoir quel est l’objectif poursuivi, et en quoi la décision est susceptible de contribuer à sa réalisation.

Mon équipe du service des urgences est en permanence amenée à prendre des décisions susceptibles d’affecter nos patients. Nous devons décider quel patient doit être vu en premier (la priorité étant en principe donnée aux cas les plus critiques), et comment intervenir pour faire en sorte que l’état de la personne concernée s’améliore. Certaines décisions sont difficiles à prendre, et nous sommes parfois contraints de prendre des mesures susceptibles de s’avérer inconfortables pour le patient. Mais nous savons que celui-ci, au bout du compte, se sentira mieux, ce qui constitue notre objectif. Et nous devons, par-dessus tout, nous assurer que notre intervention n’ait pas d’effet négatif. Nous faisons en sorte de prendre des décisions ne risquant pas d’aggraver l’état de nos patients.

Rich est lui aussi tout le temps en train de prendre des décisions dont le but est de lui permettre de terminer la course, dans les meilleurs délais possibles. Certaines des principales priorités de Rich ont trait à son bateau et à sa propre personne. S’il prend des centaines de décisions par jour, la première question à laquelle il doit systématiquement s’efforcer de répondre est celle de savoir quel effet elles sont susceptibles d’avoir sur son bateau et sur lui-même. Une voilure plus importante ou moins importante protègera-t-elle le bateau ? Doit-il essayer de faire une sieste ou rester éveillé ? Doit-il aller plus vite pour arriver plus tôt ou ralentir, pour une navigation plus sûre ?

Rich a récemment été confronté à des conditions météo extrêmement mauvaises, et s’il avait maintenu la vitesse de son bateau, il se serait certainement retrouvé au pire endroit de la tempête, avec le risque de faire subir des dégâts à son bateau et de se mettre lui-même en danger ! Il a donc au contraire décidé de ralentir, de laisser la tempête s’éloigner devant lui, et de faire en sorte d’éviter des conditions de navigation particulièrement dangereuses. Un autre skipper du Vendée Globe, Jean-Pierre Dick, en décembre, a effectué un immense détour, au Nord de la Tasmanie, et via le détroit de Bass, pour éviter une tempête similaire. Aucun autre skipper n’était passé par ce détroit lors d’une course du Vendée Globe : c’est loin d’être l’itinéraire le plus court d’une course autour du monde, mais cette décision a permis de préserver le skipper et le bateau.

Rich, il ne peut y avoir de course réussie sans un skipper et un bateau intacts, et c’est l’objectif à garder à l’esprit pour chacune des décisions à prendre pendant le Vendée Globe !