Notre préparation de Rich, en amont du Vendée Globe, a été de trois ordres : physique, mentale et émotionnelle. Le but était de lui fournir les moyens de mieux gérer les journées et les nuits physiquement et moralement exténuantes qu’il s’apprêtait à passer sur le bateau. Nous effectuions des étirements au début, au milieu et à la fin de chaque session d’entraînement, comme pour ce qui l’attendait sur le bateau, bien qu’à une plus petite échelle. Nous commencions chaque session par un échauffement. Rich effectuait un échauffement dynamique de cinq minutes pour accélérer le flux sanguin des muscles que nous nous apprêtions à travailler. Nous nous concentrions, alors, sur un renforcement global. À mi-session, nous entraînions ses muscles pour qu’ils acquièrent le plus de force, d’endurance et de souplesse possible. Cette partie de la session était la plus éprouvante car la plus intense. Nous l’épuisions physiquement et, du même coup, mentalement et émotionnellement. Je disais à Rich, pendant cette partie de chaque session, qu’il devait se concentrer sur un exercice à la fois. Je savais, s’il passait le cap de cette partie, que le reste de la session s’apparenterait à une navigation en douceur !
La moitié de toute compétition constitue toujours un exercice d’humilité. C’est le moment auquel votre mental et votre corps sont tentés de vous lâcher, et où vous risquez de douter du bien-fondé de votre entreprise. Rich se trouve probablement en proie à ce type de réflexions. Mais je suis certain qu’il ne doutera pas qu’il peut terminer la course, grâce à la préparation qu’il a subie, tant physiquement que mentalement, mais qu’il se réjouira, plutôt, à l’idée d’aller jusqu’au bout. Il pourra connaître quelques moments de doute, car c’est tout simplement humain, mais je sais que son esprit sera surtout envahi de pensées positives. Je crois, une fois qu’il aura franchi le cap de la moitié de la course, qu’il sera soudainement pris d’un sentiment de confiance quant au déroulement de sa traversée et à sa progression vers le succès.