Sélectionner une page

La nuit dernière et aujourd’hui, après la remise en service du gennaker fractionnaire, j’ai encore appris de nouvelles choses.

Il est presque impossible de mettre un ris sur la grand voile au portant. On peut tirer sur les bosses de ris au lof, mais on impose une charge énorme sur elles si on essaye de baisser la voile. Elle est soufflée contre le gréement. Nous avons essayé de nous diriger de manière à ce que la voile s’écarte du gréement, mais avec l’un des gennakers, nous ne pouvons pas nous approcher suffisamment du vent.

Donc je me suis dit que le protocole était peut-être simple. Enrouler le gennaker, dérouler la trinquette, naviguer au près et prendre le ris. Donc c’est ce que j’ai fait la nuit dernière et ça a bien mieux fonctionné. Et ça aurait été encore mieux si nous nous étions dirigé encore plus près du vent. Donc ce doit être le protocole à adopter pour les ris au portant maintenant.

De la même façon, sur ces bateaux, l’empannage au portant est terrifiant. Nous l’avons fait la nuit dernière, avec un vent à environ 22 nœuds et 2 ris sur la grand voile, et la charge qui s’exerce tout à coup sur l’ensemble du bateau quand le vent passe de l’autre côté de la grand voile dans un empannage, est énorme. Une fois le front passé, j’ai pensé à virer plutôt que d’empanner. J’avais entendu que l’un des meilleurs skippers français avait dit « Tu ne peux pas gagner le Vendée Globe avec un bon empannage, mais tu peux certainement le perdre avec un mauvais ». C’est assez logique. Donc ce matin, quand un empannage s’imposait au vu du changement de vent, j’ai décidé de l’essayer.

J’ai enroulé le gennaker fractionnaire. Puis j’ai pensé dérouler la trinquette, pour qu’elle nous aide à repousser la proue si elle remontait après le virement. Mais ensuite je me suis dit, ok, on tente de nouvelles choses ici, alors essayons avec la trinquette et voyons si le bateau vire entièrement. J’ai réglé l’angle du vent effectif à 060 degrés, grand voile uniquement, et voilà ! Le bateau a fait le virement en pilotage automatique et a entièrement viré. J’avais relâché la grand voile pour éviter qu’elle ne soit repoussée dans le vent, et ça a aidé. La prochaine fois, j’essayerai avec un angle de vent effectif de 070°.

Donc nous avons de nouveaux protocoles. Le défi avec ces bateaux et que vous n’avez pas souvent la possibilité de sortir et de trouver des conditions similaires à celles de l’Océan austral pour apprendre ces protocoles. Mais maintenant que j’ai fait ces manœuvres, je me sens mieux, et on peut au moins commencer à naviguer correctement dans l’Océan austral. Jusqu’à maintenant, les conditions ont été relativement bonnes, un vent à 20-25 nœuds, mais je ne sais pas exactement ce qui se passera avec davantage de vent, en espérant qu’à ce moment-là nous serons déjà passés à des combinaisons de voiles plus réduites. Nous verrons bien.

Position
40° 00’S x 14° 27’E
Cap
090° effectif
Vitesse
14,2 nœuds
Vitesse de vent effective
20,0 nœuds
Direction du vent effective
300°
Voiles
Grand voile (avec 1 ris) plus gennaker fractionnaire
Température de l’air
66° F / 18,8°C
Température de l’eau
65° F / 18,3°C

Tours de manivelle (par jour) Ampères-heures : alternateur (total) Ampères-heures : solaire (total) Ampères-heures : hydraulique (total) Ampères-heures : vent (total)
1381 1676 472 7229 1196