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Nous avons repris la course, hier, après que le début de la dépression, qui se trouvait à son stade initial, nous a dépassés. Nous avons apparemment été les premiers, sur le groupe de quatre, à redémarrer. Il nous a paru que la dépression, en effet, si nous ne repartions pas, pourrait très bien se déplacer à l’est de notre position, et que nous risquions de ne pas réussir à accrocher sa face occidentale, pour qu’elle nous tire et nous fasse passer la Nouvelle-Zélande.

Il est intéressant de noter que nous nous sommes rapprochés du trio de 30 milles, mais que celui-ci, alors qu’il ne progressait, là encore, qu’à un nœud de plus que nous, lorsqu’il a repris la course, s’est de nouveau détaché. Nous étions tout d’abord sous grand-voile, dans la dépression, avec trois ris, plus la trinquette, mais nous effectuions des pointes à de très grandes vitesses dans une grosse mer, et c’était très impressionnant. Nous avons alors roulé la trinquette et nous avons ralenti, et le trio s’est éloigné.

Mais il convient de naviguer selon ce que l’on juge le mieux approprié, même si les autres procèdent autrement, voire même si l’on a l’impression de ne pas « faire la course ». Car la prudence peut payer, et le fait de vouloir trop pousser le bateau, au contraire, peut s’avérer préjudiciable.

Nous sommes confrontés à un certain nombre d’incertitudes, comme dans d’autres situations de la vie, et il faut juste faire au mieux.


État du baromètre pendant la dépression en Nouvelle-Zélande

Donc alors que la dépression s’éloignait un peu, la pression barométrique a augmenté, car un système de haute pression se développait derrière nous. Quand le vent est tombé à un peu plus de 20 nœuds, nous avons hissé la grand-voile au deuxième ris, puis nous avons roulé la trinquette, et nous sommes passés au gennaker fractionné. Ce fut une manœuvre majeure, car avec ce qu’il restait de mer, sous 20-25 nœuds, c’était le chaos le plus complet. Il a fallu plus d’une heure pour régler la voile. Je ne pouvais pas me tenir debout sur le pont avant. Je devais ramper, pour chaque déplacement, et me harnacher en permanence. Nous continuions d’avoir des creux de quatre, cinq, voire six mètres, dans différentes directions, le bateau rebondissant sur les vagues comme un bouchon. Ça faisait peur et, sur le pont avant, c’était assez dangereux. Un compétiteur de rodéo ne doit tenir que huit secondes ! Pour moi ça a duré une heure.

Nous avons effectué le bon choix de voilure. Mais alors quelque-chose de curieux s’est produit. Nous filons à une telle vitesse que nous rattrapons progressivement la tempête, le baromètre chutant à coup de dizaines de millibars. La tempête, selon les prévisions, devrait bientôt commencer à progresser plus rapidement et à s’éloigner. Ce ne sera jamais assez tôt pour moi.

https://youtu.be/ePp6aWTG7TA

 

Position
50° 24’S x 154° 50’E
Cap
109°
Vitesse réelle
13,4 nœuds
Carnet de bord
14 763 nm
Vitesse du vent réel
22 nœuds
Direction du vent réel
255°
Voilure (cliquez pour accéder aux diagrammes)
Grand-voile (deux ris), gennaker fractionné
Température de l’air
57° F / 13,8° C
Température de la mer
54° F / 12,2° C

Tours de manivelle sur colonne de winch (par jour) Ampères-heures : Alternateur (total) Ampères-heures : Solaire (total) Ampères-heures : Hydraulique (total) Ampères-heures : Éolienne (total)
3607 670 12 491 1969