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Nous avons navigué, toute la journée d’hier, jusque dans la nuit, à une vitesse stable et relativement soutenue. Nous avons procédé à des ajustements mineurs, avec remplissage ou non des citernes de ballast, et prise de ris ou non, en fonction des besoins.

L’une des principales différences de ce bateau avec celui du Vendée Globe de 2008-2009 concerne la quantité de données disponibles, parmi lesquelles les polaires de performance, pour les différentes conditions. Notre logiciel de navigation peut nous indiquer, en fonction des chiffres fournis par le concepteur et par le fabricant de voiles, que nous devons utiliser telle ou telle voile, et tel nombre de citernes de ballast, avec une dérive à une profondeur de tant de mètres, et une quille basculée à tant de degrés.

Photo envoyée depuis le bateau Great American IV, le 20 novembre 2016 – Photo Rich Wilson Photo envoyée depuis le bateau Great American IV le 20 novembre 2016 – Photo Rich Wilson Navire de la marine brésilienne

aperçu hier à l’horizon

Nous nous faisons notre propre idée, cependant, au fur et à mesure de la course, quant à la pertinence et à la précision de ces valeurs. L’ordinateur a par exemple indiqué, hier soir, que le génois et la grand-voile devaient être hissés. Je savais que cela ne conviendrait pas : le génois, en effet, est adapté jusqu’à une vitesse de vent de 12 nœuds ; or sous génois, à 13 nœuds, le bateau est en total surrégime, et nous avions alors 13,5 nœuds. L’ordinateur clignote sur la voile inférieure suivante si un coup de vent survient, puis affiche « solent » (foc), alors qu’il est déjà hissé.

Même chose pour les citernes de ballast. L’ordinateur a indiqué, à un moment donné, qu’aucune citerne de ballast n’était nécessaire, or le bateau me paraissait en surrégime, par conséquent nous avons ajouté les citernes 2 et 3 (les citernes du milieu du bateau et du côté bâbord [gauche]). Ça semblait une meilleure configuration. Quand le vent a un peu forci, nous avons ajouté la citerne 1, à l’avant, côté bâbord. Un souffle de vent a déclenché l’indication, par l’ordinateur, que les citernes 1 + 2 étaient requises. C’était en effet le cas. Notre jugement était assez proche des recommandations des concepteurs.

Vers minuit, alors que le vent se renforçait très lentement, à environ 15 nœuds, avec trois citernes en place, nous avons ajouté la quatrième, ce que le logiciel n’a pas demandé. Cela n’a pas paru nous ralentir, et la stabilité de la direction en a semblé renforcée. Mais avec un vent à 16 nœuds, j’avais là encore le sentiment que le bateau peinait un peu, bien que progressant à une vitesse soutenue de 11,7 nœuds, avec un gîte de 30 degrés. Nous avons donc pris un ris dans la grand-voile et réduit le gîte, mais également la puissance. La vitesse s’en trouverait-elle accrue ou diminuée ? Elle a légèrement augmenté, avec 11,9, 12,1, 12,3 nœuds,

toutes des valeurs très proches de celles du logiciel. Les différences constatées ne remettent d’ailleurs pas en cause la pertinence des valeurs prédéterminées. Cela montre toutefois qu’elles ne revêtent qu’un caractère indicatif, dans la mesure où de nombreuses variables entrent en ligne de compte, parmi lesquelles l’état de la mer. Le navigateur, confronté aux véritables conditions, doit interpréter les indications du logiciel en fonction de son ressenti du bateau.

Position
9° 05′ S x 29° 43’W
Cap
186°
Vitesse effective
11,2 nœuds
Vitesse du vent vrai
14,8 nœuds
Direction du vent vrai
114°
Plan de voilure
Solent plus un ris dans la grand-voile
Température de l’air
81° F / 27,2° C
Température de l’eau
85° F / 29,4° C

Tours de manivelle (par jour) Ampères-heures : Alternateur (total) Ampères-heures : Solaire (total) Ampères-heures : Hydraulique (total) Ampères-heures : Éolien (total)
677 1069 130 3555 649