Hier soir, j’ai été en communication vidéo sur Skype avec mes amis français barreurs de Finn. Le Finn est un dériveur de série olympique, particulièrement difficile à barrer et très exigeant sur le plan physique. Mon ami Christophe Jean est finniste et membre de l’association française de cette catégorie. Au cours du développement de notre projet, il m’a invité à leur fête annuelle qui a lieu le premier vendredi du Salon nautique de Paris. Au fil des ans, j’ai rencontré beaucoup de ces navigateurs. Et ce fut un immense plaisir de les revoir et d’avoir une brève conversation avec eux, ici, depuis le milieu de l’océan Indien. Ils m’ont vivement encouragé : « Nous sommes tous avec toi, Rich ! » Je vous reverrai tous l’année prochaine, les amis !
Hier, nous avons navigué sous grand-voile à un ris et le gennaker fractionné, un grand foc. Le bateau était stable, avançait rapidement, et nous avons eu un grand soleil une bonne partie de la journée, bien que le froid ait commencé à arriver : 6 degrés Celsius (42,8°F) dans le cockpit.
De nouveau, j’ai travaillé beaucoup sur les hydrogénérateurs, démontant le cône de guidage de l’unité bâbord. L’hypothèse est que les pales sont coincées et que cela entraîne une surpression dans le système de la pompe qui commande l’angle d’attaque des pales. Préférant ne pas démonter complètement l’unité en me penchant au-dessus de la poupe alors que le bateau filait 15 nœuds, j’ai commencé par verser une bouilloire pleine d’eau chaude dans l’unité, pour désagréger les éventuels dépôts de sel accumulés à l’intérieur. Difficile de dire si ça a eu de l’effet, mais quand même un peu, je crois. Parfois c’est le propre des réparations : on ne sait pas si ce que l’on fait marche, mais il est logique que cela soit utile alors on le fait.
Pendant la nuit, nous avons continué sous grand-voile à un ris. J’étais un peu sur le qui-vive, car des corrections météo prévoyaient des vents plus forts. Et ils sont arrivés au petit matin. Le bruit d’une rafale de vent m’a tiré de mon sommeil et les informations sur l’écran annonçaient des vents plus forts. Je me suis habillé en vitesse pour monter sur le pont. Le froid est maintenant tel qu’il vaut mieux ne pas risquer de choisir des vêtements trop légers.
J’ai commencé tout de suite par ferler le gennaker et juste eu le temps de finir avant le passage d’un coup de vent de 35 nœuds. Ensuite, j’ai arisé la grand-voile.
Le jour commençait à pointer.
Comme notre faisions route droit sur la Zone d’exclusion antarctique (dans laquelle les concurrents ont l’interdiction de pénétrer), nous avons empanné environ 30 milles avant la limite et eu la bonne surprise de voir Alan Roura nous croiser juste une dizaine de milles devant. J’ai échangé plusieurs e-mails sympas avec Alan ces derniers jours. J’ai essayé de l’appeler avec la radio VHF, mais sans obtenir la connexion.
En route vers les îles Crozet.
Position
43° 36′ S x 42° 57′ E
Cap
066° Vrai
Vitesse
14,2 nœuds
Vitesse du vent réel
23,6 nœuds
Direction du vent réel
286°
Voilure
Grand-voile (2 ris) plus gennaker fractionné
Température de l’air
46° F cockpit / 8° C
Température de la mer
48° F / 8,9° C
Tours de manivelle sur colonne de winch (par jour) | Ampère-heure : Alternateur (total) | Ampère-heure : Solaire (total) | Ampère-heure : Hydro (total) | Ampère-heure : Éolienne (total) |
750 | 2 161 | 472 | 8 343 | 1 504 |