Systèmes de communication

La journée de Thanksgiving d’hier, fériée aux États-Unis, est une journée importante que les gens passent entre amis et en famille. Nous nous sentons si loin de chez nous, après 19 jours en mer, et pourtant nous n’en sommes presque qu’au début de cette aventure et de cette course autour du monde. Nous aurons donc encore beaucoup de milles à parcourir avant de revoir notre famille et nos amis en personne. Mais avec la technologie dont nous disposons désormais en mer, les emails et les téléphones satellite, nous nous sentons un peu plus proches d’eux. Je me souviens de ma première Transatlantique, en 1978, des Canaries à la Barbade. La radio amateur (dont j’ai conservé la licence WA1BZE), constituait notre seul moyen de communication. Nous hissions une antenne en V inversée dans le gréement. Nous établissions, ainsi, la liaison avec un radio amateur, aux États-Unis, doté du matériel nécessaire pour relier sa radio à un téléphone. L’amateur en question appelait alors, pour nous, la personne à laquelle nous souhaitions parler. Un dispositif qui peut paraître primitif aujourd’hui. Mais il fonctionnait, et il nous procurait la même sensation de connexion qu’aujourd’hui, peut-être même encore davantage, sachant que nous n’avions qu’à peu une chance sur deux d’être mis en relation avec la personne concernée.

J’ai disposé le gennaker, sur le pont avant, hier soir, au cas où nous aurions besoin de le hisser. Car, selon les données de performance, c’était la voile requise. Pourtant le bateau fusait, littéralement, avec le génois. Il était stable et sous contrôle, par conséquent nous avons poursuivi avec cette voile. Nous n’avons finalement hissé le gennaker que ce matin. C’est une voile véritablement gigantesque, de 370 mètres carrés, et je suis assez anxieux quand elle est hissée. Nous avons également établi que nos drisses, probablement parce qu’elles n’ont pas été utilisées très souvent, avaient un peu rétréci. Par conséquent toutes nos marques de drisse étaient décalées, d’une vingtaine de centimètres peut-être, par rapport aux hooks de drisse situés à l’extrémité du mât. La tension sur le système était donc supérieure à celle requise si j’avais hissé le gennaker au niveau des marques précédentes. J’ai donc placé des morceaux d’adhésif supplémentaires sur le mât, et nous avons commencé à recueillir les données des nouvelles marques. Le pilotage de ce bateau est un processus de bricolage sans fin visant à toujours faire en sorte d’avancer un peu mieux.

Une tâche particulièrement ardue, hier, a consisté pour notre gourou des systèmes, Rob Sleep, à tenter de déterminer pourquoi la connexion au logiciel de course spécial Clipway Live, pour les interviews vidéo live, ne se faisait pas. Le logiciel fonctionnait pour ses autres fonctions de capture, de montage et de compression de fichiers vidéo ou autres et de transmission de ces fichiers à nos dossiers Great American IV du serveur Vendée Globe. Le live, supposé nécessiter un mode « streaming », n’était pas possible. Résultat, nous ne sommes pas sûrs à 100 % que le logiciel du téléphone satellite (Fleet Broadband) récupère la meilleure des quatre empreintes satellites possibles. Car quand nous récupérons, manuellement, une empreinte satellite, nous obtenons davantage de barres sur le signal que le téléphone satellite lorsqu’il le fait automatiquement.

Nous avons donc décidé d’utiliser le mode de données standard plutôt que le mode streaming. Le logiciel fonctionnait pourtant, quand nous l’avons testé avec le serveur média du Vendée Globe, mirabile dictu ! Merci Rob ! Vos compétences techniques alliées à votre patience et à votre logique ont sauvé notre journée.

Position
20° 25’S x 20° 25’O
Cap
129°
Vitesse réelle
13.3 nœuds
Vitesse du vent réel
14.0 nœuds
Direction du vent réel
348°
Plan de voilure
Gennaker de tête de mât plus grand-voile haute
Température de l’air
79° F / 26° C
Température de la mer
84° F / 28,8° C