Cape Finisterre

Après avoir remplacé, hier, un chariot à lattes du rail principal, nous avons poursuivi notre navigation, jusqu’en fin d’après-midi et dans la soirée, moyennant un choix de voiles prudent, toutefois, afin de ne pas commettre d’erreur, une grande fatigue se faisant ressentir. En raison du temps que ce remplacement avait pris, essentiellement, après que la grand-voile avait de nouveau été hissée, mais alors qu’elle ne tirait pas du tout, notre ami Nando Fa avait disparu de notre viseur, de même que Roman Attanasio. Je me suis forcé, la nuit dernière, à effectuer quelques siestes, toutes très courtes, avec une minuterie de cuisine réglée sur 20 minutes, mais je me réveillais le plus souvent pour regarder autour de moi avant qu’elle ne se déclenche.

Nous avons également rencontré un problème avec la pompe de la manette du pas de l’hélice du générateur hydraulique. Toute l’huile de la pompe, en effet, avait fui dans le boîtier. Il semble que le système électronique n’ait pas été endommagé, mais il sera compliqué de déterminer quel joint fuit. Le pas est ajusté par l’appareil, pendant son fonctionnement, afin de maximiser la puissance de sortie, en fonction de la vitesse du bateau, sans générer de puissance excessive, toutefois, afin que le convertisseur par lequel du courant direct est produit, pour les batteries, à partir du courant alternatif de l’alternateur entraîné par l’hélice, ne grille pas.

Nous avons également franchi, la nuit dernière, la zone de séparation du trafic du cap Finistère. J’avais prévu de sortir, par souci de sécurité, pensant que de nombreux bateaux de pêche seraient présents à proximité – et c’était le cas –, mais ils étaient tous correctement éclairés et identifiés par le SAI. L’itinéraire intérieur était le plus court.

Il était agréable de se trouver à huit kilomètres de la côte espagnole ! On pouvait voir les villes s’illuminer, ainsi que la lumière des phares, bien sûr, au nombre de cinq. Nous n’avons pu observer le flot de navires franchissant la zone que lorsque nous nous sommes retrouvés au sud de celle-ci, et en effectuant un angle en direction du sud-ouest, comme si nous nous déplacions dans le sens opposé au trafic. Mais nous avons pu visualiser quelques navires, avec le SIA, et nous en approcher un peu. Nous étions sur le gennaker et la grand-voile haute jusqu’à il y a quelques minutes, quand nous sommes repassés au ris ordinaire plus la grand-voile. Notre prochain changement sera pour un ris.

Nous commençons à trouver notre rythme de navigation en mer. J’essaie de prendre mes repas à heures régulières, et de dormir davantage. Lorsque je regarde notre logiciel de navigation, je réalise soudainement que je me suis endormi en regardant l’écran. Quel gaspillage de courant ! Nous verrons bien. Nous faisons par ailleurs en sorte de nous procurer toutes les informations nécessaires, auprès des techniciens, quant à savoir ce qui a pu provoquer le problème du générateur hydraulique.