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Hier, une petite casse a créé de gros problèmes. Aujourd’hui, j’ai pu faire les réparations et tout est presque rentré dans l’ordre.

L’amarre qui relie le câble d’enroulement au gennaker fractionnaire, que je commence à vraiment apprécier pour sa maniabilité (comparé au gennaker de tête de mât) et sa polyvalence (comparé aux faibles possibilités d’utilisation de la voile de tête de mât), s’est déchirée. Heureusement, cela a dû arriver juste après l’enroulement d’une grande partie de la voile. Dans le cas contraire, on aurait pu tourner le câble d’enroulement, mais il aurait simplement patiné dans la voile jusqu’à ce que la connexion située en haut de la voile prenne toute la charge de couple pour tourner la voile et l’enrouler. Donc nous ne pouvions plus réutiliser la voile à moins de la raccrocher. Mais le problème était que la voile enroulée était ensuite remontée d’environ 1 mètre le long du câble. Comment pouvais-je donc tirer cette voile vers le bas, suffisamment près pour la raccrocher au câble d’enroulement ? Si nous étions à terre, dans une voilerie avec un large sol, ce serait simple. Mais ici, seul, c’est tout autre chose.

Élingue avec une bande pour éviter qu’elle ne s’accroche en l’air.

Au cours des 24 dernières heures, Joff et moi avons élaboré un plan. Il a calculé que nous pouvions hisser la voile enroulée sur la drisse de la tête de mât, et que le bas de la voile serait à environ 2-3 mètres au-dessus du pont. Mais que si nous mettions une élingue d’1,5 mètres (étrier souple) en haut, le bas serait alors suffisamment près du pont pour que je puisse travailler dessus.

Étape suivante, comment serrer le câble. Joff m’a rappelé que le tambour d’enrouleur que nous avons pour le tourmentin est le même que celui de l’enrouleur du bout-dehors. Le rivet du tourmentin constituerait une attache solide que nous pourrions mettre en tension et qui pourrait servir d’attache à un bloc pour guider une corde vers la voile, pour ensuite tirer sur le câble et la rapprocher autant que possible du rivet pour installer la nouvelle amarre.

Hier, j’ai fait l’inventaire pour savoir de quels outils nous disposions pour bricoler ce dispositif. J’ai tout réuni, et ai passé des heures à imaginer tout ce qui pourrait mal se passer. Mais si nous ne pouvions pas au moins nous arranger pour que la voile soit utilisable, elle devrait rester sur le coqueron pour le reste de la course. Et, notamment dans le sud, elle permettait de disposer d’une voile de portant maniable.

Donc ce matin, j’ai passé 4 heures intenses, de 06:30 à 10:30, à travailler. J’ai réussi à ramener la voile à environ 15 cm de la distance où elle se trouverait si nous travaillions à terre. Pas parfait, mais suffisant.

J’ai placé l’élingue Spectra argentée enveloppée dans du ruban sur la drisse pour hisser la voile. Je les ai collées pour qu’elles ne puissent pas s’accrocher dans quelque chose en l’air. Dans ce cas, j’aurais dû monter sur le mât pour le détacher.

Montage du rivet

En bas, le tambour d’enrouleur du tourmentin est attaché au câble, serré, puis un autre bloc est attaché en bas pour guider la corde verte, une toile de gennaker en surplus, vers le cockpit et le grand winch.

Accrochage

Dans le cockpit, j’ai tourné le winch, très fort, jusqu’à ce que le son de la corde semble indiquer que le bateau était sur le point de se briser. Par moments, on pouvait sentir une petite décharge sur la corde, quand la voile baissait le long du câble de quelques centimètres. Dans ce cas, je tournais à nouveau, bien sûr, et je recommençais tout. Finalement, à 15 cm de la cible, plus moyen d’aller plus loin. J’ai donc fait une énorme amarre, et l’ai attachée.

La voile ne sera pas aussi aérodynamique qu’avant, mais au moins elle sera plus proche. Et c’est reparti…

Sur le Vendée Globe, il est essentiel d’être capable de résoudre les problèmes soi-même. Vous n’êtes pas dans l’atelier idéal, avec tous vos outils, vous n’avez pas de main d’œuvre supplémentaire, vous n’avez pas le repos dont vous avez besoin, mais malgré tout, un skipper en mer doit faire des réparations. Et c’est ce que nous avons fait.

(Cliquez pour voir plus de photos des réparations)

 

https://youtu.be/_vvYGzPXpXg

 

Position
37° 26’S x 10° 44’E
Cap
133° effectif
Vitesse
10,1 nœuds
Vitesse de vent effective
12,3 nœuds
Direction du vent effective
281°
Voiles
Grand voile plus gennaker fractionnaire
Température de l’air
70°F / 21,1°C
Température de l’eau
65°F / 18.3°C

Tours de manivelle (par jour) Ampères-heures : alternateur (total) Ampères-heures : solaire (total) Ampères-heures : hydraulique (total) Ampères-heures : vent (total)
1777 1676 472 6826 1196